Rubis ouvrit les yeux et fixa le plafond. Encore couchée, elle soupira.

- Bon sang... Qu'est-ce que j'ai fais ?...

Se redressant, elle s'assit au bord de son lit et cacha son visage dans ses mains.

- Le pauvre...

La nuit lui avait portée conseil et elle réalisait peu à peu le comportement inqualifiable qu'elle avait eu. Elle s'installa sur son canapé et fixait la télé sans vraiment la regarder.

- Je me suis acharnée sur ce pauvre gars alors qu'il n'y était pour rien...

La culpabilité la rongeait. Ce n'était pas la première fois qu'elle avait un "coup de sang" mais sur un innocent... Ce n'était pas acceptable. Elle culpabilisait à tel point que cela lui coupait l’appétit.

Et même la musique ne lui changeait pas les idées...

Alors elle prit son téléphone.

Rubis : - Allo ? Oui c'est Rubis. Dis... Tu voudrais pas passer à la maison ?

Karine : - Oui bien sûr mais... T'as une voix bizarre, tout va bien ?

Rubis : - Ne t'inquiète pas, y a pas mort d'homme mais...

Karine : - ... Mais ?

Rubis : - Effectivement j'aurais besoin de parler.

Karine : - Pas de soucis, j'arrive dès que je sors du boulot.

Dans l'après-midi, Karine arriva.

Karine : - Bon alors dis moi ? Je suis inquiète ! Qu'est-ce qui ne va pas ?

Rubis : - Ben...

Notre rouquine savait qu'elle pouvait tout raconter à son amie mais il n'était jamais facile d'avouer une faute.

Rubis : - J'ai fais une boulette... Une grosse boulette.

Les deux jeunes femmes entrèrent dans la maison.

Karine : - Explique moi.

Rubis se mit donc à raconter toute l'histoire : Don qui la drague, Thomas qu'elle croyait différent, les avances de ce dernier, l'altercation et finalement son explosion contre un parfait inconnu.

Karine : - Je vois je vois... Ta réaction a été excessive. Tu n'aurais pas dû agir ainsi...

Rubis afficha une moue dépitée. Pour détendre l'atmosphère, Karine arbora un sourire pour lui montrer qu'elle ne la jugeait pas.

Karine : - Mais c'est humain. On pète tous les plombs un jour. Là, malheureusement, un innocent à pris pour les autres... Pour autant, la terre continuera de tourner alors ne culpabilise pas.

Elle prit Rubis dans ses bras pour la rassurer.

Karine : - Et puis je suis sûre que cet inconnu s'en est déjà remit.

Rubis : - Ne dis pas n'importe quoi... T'en sais rien...

Karine : - Ça c'est ce que tu crois !

Rubis : - Hein ? Comment ça ?

Un sourire se dessina sur le visage de Karine.

Karine : - Ton inconnu ne serait pas brun, aux yeux marrons, de ta taille et avec une barbe de plusieurs jours ?

Sous le choc, Rubis acquiesça.

Rubis : - Tu le connais ?!

Karine : - Figure toi que oui ! En fait c'est un collège de travail. A la machine a café, il m'a raconté qu'une très jolie rousse aux cheveux courts lui avait hurlé dessus sans raison hier soir.

Rubis devint rouge de honte.

* Oh non ! Déjà qu'un bruit court selon lequel je suis une allumeuse, maintenant les gens vont croire que je suis aussi une folle agressive ! *

Notant son inquiétude, Karine se voulut rassurante.

Karine : - Stresse pas, on est de vieux potes et c'est pour ça qu'il m'en a parlé. Sinon je suis certaine qu'il aurait garder cette histoire pour lui.

Rubis : - T'en est sûre ? J'ai vraiment mal agis quand même...

Se grattant le menton, Karine cherchait une solution.

Karine : - Bon écoutes quoi que je dise tu sera toujours inquiète. Alors la seule chose à faire est que tu t'excuses en personne. Je lui dirais de passer te voir demain après le travail. Tu pourras lui expliquer le fin de mot de cette histoire et je suis sûre qu'il passera l'éponge.

Sans vraiment lui laisser le temps de répondre, Karine quitta la pièce.

Karine : - Allez on fait comme ça ! Et au fait, il s'appelle Sébastien. A plus !

Rubis resta hébétée quelques minutes, ne réalisant pas trop ce qu'il venait de se passer. Puis finalement, elle s'exclama.

Rubis : - QUOI ?!? IL VA VENIR ICI !

 ...

Le lendemain

...

* Bon allez reste zen... Si c'est un ami de Karine, il est surement très cool... N'empêche... *

- J'ai pas été tendre avec lui...

- Ça, je ne vous le fait pas dire ! Renchérit une voix désormais familière.

Elle reconnut de suite celui qu'elle avait violenté.

Rubis : - Oh Bonjour. Je m'appelle Rubis et euh...

Rubis : - Donc... Vous vous appelez Sébastien ?

Sébastien : - Tout à fait. On m'appelle aussi abruti parfois... Dit-il d'un air taquin. Il parait que vous vouliez me voir ?

 Visiblement gênée, Rubis cherchait ses mots.

Rubis : - Et bien... Je voulais vous présenter mes excuses pour mon comportement de l'autre jour. Je suis vraiment pas fière de mon comportement...

Il se mit à rire.

Sébastien : - Je dois bien vous avouer que je m'attendais à me faire rembarrer mais pas aussi violemment !

Rubis avait un sourire crispé.

Sébastien : - Ne vous inquiétez pas, c'est déjà oublié.

Il semblait sincère, Rubis tenta donc d'expliquer plus en détails cette histoire.

Rubis : - Ce n'était pas contre vous que j'étais en colère mais contre cet espèce d'avorton !

Rien que de repenser à Thomas, la colère remontait instantanément.

Rubis : - Ce type... Je n'ai qu'une envie, c'est de lui arracher les ****** et m'en faire des boucles d'oreilles ! 

Devant l'air horrifié de Sébastien, Rubis s'interrompit et reprit son calme.

Rubis : - Bref... Ce n'était pas contre vous.

Sébastien : - Vous voulez en parler ?

Elle hésita. Les hommes intéressants aux premiers abords mais finalement abrutis, elle avait eu sa dose...

Mais ce Sébastien avait un "je ne sais quoi" qui la rassurait et lui inspirait confiance.

Rubis : - Pourquoi pas. Mais allons à l'intérieur.

Ils s'installèrent sur la canapé.

Sébastien : - Bon alors, qui est ce futur eunuque qui vous cause tant de soucis ?

Rubis : - Et bien en fait...

Comme à Karine la veille, elle lui raconta ce qu'il s'était passé en restant la plus objective possible. Sébastien l'écouta avec beaucoup d'attention et de façon compréhensive. Quand elle eut finit son récit, il l'observa. Malgré sa confiance en elle, cette histoire l'avait ébranlée et fragilisée. Il voulut la réconforter.

Sébastien : - Je sais qu'on ne se connait pas encore beaucoup mais.... 

Avec tendresse, il lui prit les mains.

Sébastien : - Je suis sûr que vous n'êtes pas cette prétendue allumeuse. Je connais ce genre de type... Trop orgueilleux d'avoir été repoussé, il essaie de se venger en vous rabaissant. Ne vous souciez pas de lui ou de ce qu'il peut dire, il n'en vaut pas la peine. 

Rubis : - Merci... Mais ça n'excuse pas le comportement que j'ai eu envers vous.

Sébastien : - Je crois que c'est à moi de décider si je vous en veux ou non. Et en l’occurrence, c'est déjà oublié. Alors n'y pensez plus.

Rubis fut touchée. Elle était ravie de s'être trompée et de voir qu'il y avait encore des hommes biens sur Terre. Émue, elle se laissa aller à un geste tendre que Sébastien ne repoussa pas.

Sur le point de repartir, Sébastien se retourna.

Sébastien : - Aussi condamnable qu'est pu être le comportement de ce type, je lui suis quand même redevable...

Rubis montrait son incompréhension quand, soudainement, il lui tendit une rose.

Sébastien : - Car sans lui on ne se serait peut être jamais rencontré...

Rubis accepta la fleur et devint aussi rouge que ses cheveux. Elle n'en revenait pas de rencontrer un homme aussi doux et compréhensif. Elle resta hésitante quelques secondes...

* Oh puis zut ! Qui ne risque rien n'a rien ! *

Sans réfléchir elle se rapprocha et déposa un baiser sur les lèvres de Sébastien.

Les quelques micro-secondes pendant lesquelles elle ne savait pas s'il allait la repousser lui parurent interminables. Mais quand elle sentit qu'il lui rendait son baiser, son cœur se mit à battre de plus en plus fort. La douceur et la chaleur de ses lèvres la transcendaient. Sous le coup de l'émotion, ses jambes se dérobèrent sous elle. Il la rattrapa, la serra contre lui et continua de la couvrir de baisers. Elle espérait que ce moment ne s'arrête jamais...

...

Pendant ce temps

...

Une jeune femme s'approchait du domicile de Rubis.

Karine : * Je me demande comment ça se passe... J'espère que Sébastien n'a pas trop mal réagit et qu'il lui pardonnera... *

Elle était sur le point de toquer quand elle vit ce qu'il se passait à l'intérieur.

Karine : * Ah bah ! Ça se passe bien apparemment ! *

Pour ne pas troubler leur intimité, elle s'éloigna et les regarda avec bienveillance...